Je m’étais aperçu lors de nos échanges que la miss était joueuse, parfois impertinente, visiblement ce que l’on appelle brat dans l’anglicisme exacerbé du moment. Heureusement, ce n’était pas sa part la plus intéressante ni la plus développée de sa personnalité. Nos échanges furent d’abord courtois, parlant de tout et de rien, de généralités voire de banalités, puis de plus en plus axés BDSM. Il fallut se rendre à l’évidence : l’étape suivante devait être une rencontre afin de valider ce « match » épistolaire. Ce fut rapidement fait, et le match validé. Pour avoir beaucoup échangé avec la gente féminine, je savais pertinemment que l’étape de la rencontre suprême si j’ose dire, celle qui lance le jeu D/S, celle où commence à s’instaurer le rapport intime est difficile à franchir pour la plupart. La faute à ces messieurs peu attentionnés qui placent leur cerveau (s’ils en ont un) en dessous de leur ceinture et qui voient en ce milieu un open bar sexuel. Je savais donc qu’elle éprouvait une certaine retenue, une peur, un doute, et que la confiance que j’ai essayé d’instaurer entre nous n’atteignait pas sa jauge maximale, ce qui était tout-à-fait normal par ailleurs. Il me vint alors une idée saugrenue… J’eus l’idée de lui faire une proposition peu banale : pour notre première, dès son arrivée chez moi, je tomberai le pantalon et le caleçon, j’enfilerai une cage de chasteté achetée pour l’occasion, puis lui donnerai la clé qu’elle cacherait où bon lui semblerait dans la maison. Ainsi, plus de risque ! Cette idée folle ne pouvait que lui plaire, et ce fut le cas. Il peut paraître bizarre pour une personne se définissant comme dom d’utiliser un tel dispositif destiné aux soumis. Cet objet, je l’ai vu comme un moyen de rassurer une personne, un acte fort pour prouver ma bonne foi et mes bonnes intentions. Cet objet ne saurait être utilisé ad vitam eternam, il ne devait l’être qu’au début de notre relation, le temps de nous apprivoiser mutuellement, de faire connaissance, de lier un respect et une confiance mutuels. Son arrivée fut compliquée pour moi. Peu à l’aise dans cette situation inconnue jusqu’alors, je m’exécutai tout de même afin de respecter ma promesse et pouvoir, enfin, passer aux choses sérieuses. Elle ne manquait rien du spectacle, un petit sourire énigmatique en coin, n’hésitant pas à poser quelques questions. La clé lui fut remise, elle attendit que je quitte le séjour pour la dissimuler. Notre séance perverse pouvait débuter. J’arrivai tout de même à réaliser ce que j’avais imaginé pour elle, malgré ce poids et cette gêne qui entouraient mon sexe. Je me sentis même parfois un peu soumis, une volonté d’érection empêchée par l’acier. Ce fut des moments énervant que je dus maîtriser. La fin approchait, elle avait fait les montagnes russes suffisamment de fois pour la sentir fatiguée, je décidai de mettre en place le bouquet final. Ma machine à sexe, mon magic wand, un corps entravé et c’est parti ! Elle monta très vite, je n’eus même pas besoin d’allumer mon wand à mon grand étonnement. Elle gémit à chaque va-et-vient de ma machine infernale pour l’entendre en quelques minutes à peine me dire « prenez-moi Monsieur… S’il vous plaît… Faites-moi cet honneur… Viiiiite… Prenez-moi avec votre queue ! » Je m’en amusai au début, mais elle continua ses suppliques, de manière de plus en plus directes et crues. « Pitiééééé baisez-moi ! S’il vous plaît ! Pitiééééé ». Je décidai alors de lui susurrer à l’oreille : « ok ma chère, c’est cadeau. Où as-tu caché la clé ?

• M’en souviens pluuuuuuus.... Dans le pot de la plante je croiiiiiiis… Viiiiiite ! » Je descendis prestement à l’étage inférieur et fis tous les pots de plante, rien. Je remontai, redescendis, remontai plusieurs fois sur les indications données par ma chère entravée, toujours rien. Elle finit par me dire en souriant « pas de bras, pas de chocolat ! ». Ma colère fut aussi grande que ma surprise. Je compris qu’elle s’était joué de moi la garce ! Bien évidemment elle reçut les coups de cravache qu’elle méritait. Son postérieur bien rouge et bien chaud, ses larmes commençant à monter, je décidai de mettre fin au supplice et la détachai de son chevalet qui la maintenait penchée en avant. Je lui passai de la pommade apaisante, la consolai un peu tout de même et la pris dans mes bras. Elle m’embrassa alors fougueusement puis me susurra à l’oreille « dans la jaquette de votre dvd d’histoire d’O ». Je me mis à rigoler et à la traiter de petite salope. Nous rîmes ensemble de cette situation. Elle descendit la chercher sous mon ordre, et me libéra tout en effectuant un bisou empli de dévotion sur mon membre tuméfié et martyrisé. Je fus énervé après moi et ma naïveté, en réalité terriblement vexé de n’avoir rien vu venir, de m’être fait aussi facilement berné, moi dans la position de dominant, et par une soumise. Mais, en parallèle, et c’est bien cela qui prit le dessus, content de la tournure des évènements. Elle se révélait joueuse, taquine, inattendue, surprenante et un brin perverse. Elle voulait jouer ? Pas de soucis, la vengeance est un plat qui se mange froid…